La soirée du Jour 7 (l’arrivée à Québec) a été mouvementée. La réorganisation logistique a pesé sur l’organisme. Fin du défi de Sylvain. Nouvelle organisation pour la fin de mon défi. Je décide donc de faire deux marathons dans les alentours de Québec (jour 8 et 9). Le dernier sera à Montréal (comme prévu Jour 10). Nous arrivons donc tard chez le frère d’Olivier (Guillaume) qui nous accueille généreusement pour les 2 prochains jours. La nuit est agitée. Beaucoup de transpirations. Le corps évacue les tensions musculaires comme il le peut ! Jour 8, le début d’une nouvelle aventure.
Le début de la journée est festif ! Réveil tardif. Ouf, que cela fait du bien de pouvoir dormir plus que 6 heures par nuit et dans un vrai lit. Smoothie santé pour le réveil. Les discussions vont bon train autour du café. Nous décidons de partir sur l’ile d’Orléans. La journée est idéale. Une dizaine de degrés, des couleurs dans les arbres et des amis souriants !
Les 15 premiers kilomètres sont longs et durs. L’échauffement habituel tourne au calvaire! Le dénivelé du bas côté est très difficile à gérer. Je navigue à droite et à gauche de la route. Sans succès. Olivier et Mathieu m’accompagnent. Ils ouvrent la route. Ils sont frais et ne ressentent pas les impacts du bord de la route. Fraicheur, bonjour. (cf. image à la une)
Le paysage est beau, mais que c’est difficile aujourd’hui. Vous savez, j’ai l’impression que c’est comme un lendemain de course. Tout votre corps crie et vous envoie des signaux de fatigue ! L’adrénaline retombe et le corps s’exprime. Et bien, je pense que je suis dans cette situation. Sur le plan émotionnel, la transition entre la fin du défi de Sylvain et le mien est plus délicate que prévu.
Comme dit Olivier : « Tant que la douleur se déplace, cela n’est pas très inquiétant ». Je découvre les qualités de massothérapie de Olivier. Les massages au niveau du pied, des chevilles et des mollets sont les bienvenues. Le tour de l’ile est interminable. Après 20 km, nous entamons enfin le premier virage ! Le vent nous suit et nous pousse ! Quel bonheur.
Je regarde la foulée de Mathieu et je prends le pas. Nous avons une technique de course similaire. En suivant sa foulée, je passe en mode Économie. L’économie d’énergie est frappante. Le cerveau est sur le mode « off ».
Les km s’enchainent. Km 25, km 30, nous passons dans les petits villages locaux. Les étalages de « pomme chevreuil » sont très typiques. Que du bonheur. La pause au km 32 est une bénédiction. Les 7 derniers kilomètres sont passés très rapidement. La technique de suivi de foulée porte ses fruits. Le redémarrage est long. Après avoir « pacé » à 5 :20 du kilomètre entre le 25 et le 32, je repars à un 7 :30min/km. Quelle difficulté ! Les hanches sont bloquées. Les jambes sont raides. La patte d’oie (au niveau du genou) me fait un mal de chien ! Je demande l’avancée des km à Mathieu. La fréquence de la question « on est rendu à combien » s’accentue. Tous les 500m, je récidive ma demande. Je donne ma montre à Olivier au km 35,5. Je ne suis plus capable de voir le cadran de ma montre qui indique 6:40 min/km. Le corps ne veut plus avancer. Je suis à bout de souffle et je souffre en silence. Les descentes abruptes me provoquent une douleur intense dans le bas du dos et dans les hanches. Je décide de marcher. Nous sommes au KM 41. Je dis aux gars, c’est fini. J’arrête pour aujourd’hui. La journée a été éprouvante physiquement, mentalement et surtout en terme d’énergie dépensée. Visage aux traits marqués… Je suis fatigué..Lors de cette journée, je pense avoir réussi à gérer mes émotions afin de poursuivre mon aventure. On dit souvent que dans la préparation mentale ou dans « l’entrainement mental », il faut savoir mieux se connaître pour mieux se maitriser. Cette journée a été un exemple parfait !
Nous rentrons à Québec. Je rends visite à mon ami Sylvain. La journée se termine avec un beau repas avec la famille d’Olivier. Un beau moment de partage et de calme après la journée très agité. Glace sur le genou, anti-inflammatoire et bière bien méritée !
La beauté du Québec en image :